Crise de panique – Comment faire – Vidéo 3
Avant que de vous parler de crise de panique et de la façon d’y mettre un terme définitif, permettez moi de vous rappelez le contenu des deux vidéos précédentes.
Dans la 1ère vidéo, je vous ai expliqué le mécanisme qui vous empêche de positivement contrôler l’angoisse, et l’anxiété, dont vous êtes victime. Dans la seconde vidéo, je vous ai donné 3 « petits » exercices pour ne plus souffrir.
- Le 1er exercice thérapeutique traite d’objectivation (prise de distance) et acceptation de votre émotion pour arrêter de lutter contre elle
- Le 2ème exercice qui consiste à, plutôt que d’inventer des scénario de réussite, poser toutes les questions anxiogènes que vous vous posez de sorte à diminuer progressivement vos angoisses
- Le 3ème exercice, dit « exercice du pire, qui est que, plutôt que de passer au-dessus de votre problème d’angoisse, de crise d’angoisse, ou d’anxiété, c’est e rentrer dans le problème en en envisageant le pire que vous puissiez redouter
Maintenant, il y a une 3ème et dernière chose dont je souhaite vous parler. A cette fin, je vais vous donner des précisions à propos de l’exercice du pire et, plus particulièrement, quant à son utilisation en cas de crise de panique.
Crise de panique – L’exercice du pire – Extension du domaine de la lutte…
L’exercice du pire est un excellent exercice que vous pouvez utiliser à chaque fois que vous êtes confronté à une émotion d’angoisse, ou d’anxiété et, à plus forte raison, d’une crise de panique. Je vais vous donner un exemple.
J’ai un ami, un type très gentil, qui, à une époque, souffrait beaucoup de timidité au point d’ailleurs que dans certaines situations, il en concevait des crise de panique. Comme beaucoup d’hommes et de femmes, il avait un désir bien légitime de vie sentimentale voire de vie de couple. Mais, cet ami avait toutes les peines du monde a initié une ou des relations ou, à tout le moins à rentrer en relation avec des femmes.
Il était convaincu que, de toute manière, quoiqu’il se passe, sa vie était vouée à l’échec en termes sociaux, professionnels et sentimentaux. Et qu’à ce dernier propos, plus qu’à tous les autres, jamais il ne plairait à quelqu’un en termes physiques, intellectuels, sociaux, économiques, spirituels même!
Un jour, cet ami me téléphone en me disant combien il est très perturbé parce que, tout à fait par hasard, il a rencontré une ancienne camarade de lycée, qu’ils ont un peu discuté et que lui se sentait assez mal à l’aise.
Mon ami se sentait d’autant plus mal à l’aise que cette ancienne camarade lui a proposé un rendez-vous, qu’il a bien volontiers accepté – cela lui fait très plaisir – mais, dans le même temps, il est rongé d’angoisses parce qu’il craint de ne pas avoir un comportement adapté à la situation. quand il me dit « rongé d’angoisses » j’entends « crise de panique ».
Comme au Lycée, alors que cette jeune fille ne le laissait pas indifférent et qu’il n’osait pas l’aborder comme il l’aurait souhaité, la femme qu’elle est devenue lui plaît encore plus. De fait, il ne détesterait pas de la séduire ou, à tout le moins, d’essayer…
Victime de crise de panique à cette idée, mon ami m’explique qu’il l’est d’autant plus que cette femme est intelligente, cultivée, jolie, je pose 4 et je retiens 2 (Oups!). Elle a une activité professionnelle que bien des hommes lui envieraient, elle est financièrement autonome, je pose 4… non non… En plus elle est enjouée alors que lui se trouve triste voire morose.
Autant de sujets à propos desquels mon ami alimentait son propre sentiment d’échec à venir. J’ai donc demandé à mon ami ce qu’il craignait quant à ce rendez-vous. Et lui de me répondre qu’il était pris de crise de panique à l’idée d’être gauche, maladroit, emprunté, de dire des choses inintéressantes. Globalement, de ne pas savoir plaire à cette femme et, pire, de ne pas savoir susciter l’intérêt chez elle, voire… le désir.
Je lui ai donc demandé ce qu’il envisageait comme solution. Et lui de me répondre que la solution qu’il avait consistait à lui poser un lapin! De fuir!
Je répondis donc à mon ami que je comprenais qu’il veuille fuir mais je lui demandais, s’il réagissait de la sorte, ce qui lui va penser de lui même. Il me répond qu’il ne s’aimera que moins – alors qu’il ne s’aime déjà pas beaucoup – et, alors qu’il aurait une ouverture comme disait Michel Blanc dans « Les Bronzés » et qu’alors qu’il se connaît puisqu’il a déjà vécu ce genre de situations, je cite: « Je vais être transpirant, moite, je vais me sentir bête. En tous cas, je serais tellement stressé je serais très en deçà de ce que je souhaite qu’il se passe ».
Je confirme auprès de mon ami que sa solution est donc d’éviter cela, de ne pas honorer ce rendez-vous. Ce qu’il me confirme et ce à quoi je lui oppose ce qu’il risque d’en ressentir. J’entends donc, qu’effectivement, il aura de lui une image encore plus mauvaise.
Et moi de lui demander ce qu’il craint de pire. Il s’énerve, réitère ses propos de tout à l’heure tout en me précisant que s’il se rend à ce rendez-vous, nonobstant une crise de panique, il craint d’obtenir un résultat inversement proportionnel à ceux désiré. En même temps, il convient que s’il fuit, il sera profondément malheureux et ce d’autant plus qu’il aura encore dans un sentiment d’échec.
Je précise à mon ami que, tout cela, je le sais et que ce qui m’intéresse c’est qu’il va se passer ensuite pour lui. Ce qu’il craint de pire. Je vous passe les détails que vous trouverez dans la présente vidéo, mais ce qu’il me précise c’est de terminer sa vie seul. Ah, quand même, il a fini par le dire, le bougre…
Quand la solution est d’imaginer le pire
A compter de ce moment là, je demande à mon ami d’imaginer, de seulement imaginer, qu’à compter du moment où il va aller voir cette jeune femme, toutes les douleurs qui vont être les siennes (mains moites, tremblements, transpiration, bégaiements, etc.). « Et, partant, tu verras que cela ne va pas l’encourager à envisager une relation sentimentale avec un type comme toi, dégoulinant et insécure! Tu vas donc imaginer que ce diner est une véritable catastrophe au terme de laquelle tu rentres chez toi, profondément meurtri de ne pas avoir su faire ni être, frustré quoi! ». Et mon ami de me pondre une crise de panique téléphonique. Je m’emploie à l’apaiser.
Ensuite, une fois chez toi, tu vas imaginer toutes les conséquences de tes… inconséquences et, surtout, la pire d’entre elle, c’est à dire que tu n’oseras plus jamais t’approcher d’une femme qui te plaise, que jamais tu ne répondras favorablement à l’intérêt qu’une femme puisse t’exprimer – j’ai oublié de vous dire que mon ami est plutôt bel homme – et que tu vas passer ta vie seul. Tu vas donc imaginer toute ta solitude, la dimension glauque et mortifère du sujet, etc. En bref, ce que je te demande d’imaginer, c’est… ta vie de merde! La crise de panique reprend.
Ce à quoi mon ami me répond: « C’est n’importe quoi ». Je lui oppose que « non » puisque c’est précisément ce qu’il me dit craindre. Donc, je lui demande que s’il essaie d’honorer ce rendez-vous, qu’avant de passer la porte du restaurant, il fasse cet exercice du pire qui lui fait si peur!
Donc que non seulement il fasse l’exercice du pire conformément à la vidéo 2 mais qu’il le fasse aussi juste avant l’évènement dont il a si peur et qui génère tant de crise de panique. Je réitère à mon ami la nécessité de faire cet exercice non seulement 10 mn le matin, mais aussi 10 minutes au déjeuner et, enfin, 10 mn le soir. Mon ami avait rendez-vous quelques jours plus tard avec cette jeune femme.
« Tu fais donc cet exercice jusqu’au jour du rendez-vous et jusqu’au moment même du rendez-vous! »
Epilogue du drame en devenir…
Les jours se passent, je vis ma vie, parfois très tumultueuse. Et puis, un jour, je reçois un appel téléphonique de mon ami. Il a une voix que je ne lui reconnais pas. Et de me parler de son amie du Lycée comme de l’exercice qualifié d’idiot par lui. Il me dit ne pas l’avoir fait tout de suite, puis l’avoir commencé alors qu’il n’avait en lui aucune confiance (en l’exercice). La seule idée de ne pas honorer ce rendez-vous le faisait rentrer dans des crise de panique plus douloureuses qu’avant.
« Au début, me dit-il, cela a été très dur. J’étais très en colère en me disant que je ne voulais pas de cette vie là, seul. Je tentais de me convaincre que j’allais me forcer à y aller, me forcer à lui parler, me forcer à la séduire ». « Et alors », demandais-je, « cela a marché, tu t’es forcé? ». « Mais non » me répondit-il « …parce que plus je faisais cela pire c’était. Au bout d’un moment, j’ai lâché prise et fais l’exercice exactement comme tu me l’avais indiqué. Je l’ai ainsi réalisé chaque jour jusqu’à l’entrée du restaurant ».
« Et »… lui dis-je. Et Jacques de me répondre: »Elle et moi nous sommes embrassés hier soir ». « Et » rétorquais-je? Mon ami se met en colère, me renvoie à mon « Et? » pour enfin me préciser combien il est ravi, heureux, que cette jeune femme aussi et que, d’ailleurs, il parte ensemble en WE très prochainement. Yo!
Je ne peux bien évidemment pas m’empêcher de demander à mon ami si l’idée de ce WE l’inquiète, génère chez lui de l’angoisse, voire une crise de panique. L’occasion est trop belle pour le comportementaliste que je suis. Et j’invite mon ami à imaginer ce WE comme une catastrophe cataclysmique! (Il va être un amant nullissime, elle va le quitter très rapidement, et j’en oublie). Mon ami me confirme avoir bien compris le principe et qu’il fera cet exercice si besoin.
Le temps a passé. Inexorablement. Cette jeune femme a donné naissance à Mademoiselle Joséphine… Mon ami, sa compagne et leur fille se portent aussi bien que possible.
Cabinet de thérapie comportementale – TCC
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