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Channel: Programme thérapeutique en ligne | Angoisse | Anxiété | Phobie | Toc | Frédéric Arminot Comportementaliste
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L’angoisse d’être soi – La peur de s’affirmer

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S’affirmer procède de l’intention assumée d’exprimer son désaccord ou d’affirmer ses limites à propos d’un sujet personnel, professionnel, social économique et j’en oublie. L’affirmation de soi pose donc la question d’une communication adaptée. Adaptée au sens où vous exprimez votre pensée par rapport à un objectif donné et ne concevez aucune peur quant à la réaction de votre interlocuteur ou de votre interlocutrice.

Or, dans tout mode de communication, il y a un émetteur et un récepteur. Cela signifie que tout va résider dans la façon dont vous dites les choses et la façon dont l’autre reçoit les informations que vous exprimez.

Dans tout mode de communication, il existe des biais. L’un d’entre eux, si ce n’est le principal, est que c’est en fonction de l’image que vous avez de vous à un instant « T » et de l’image que vous avez de l’autre que votre communication sera opportune et comprise, ou pas. Cela signifie que c’est en fonction de la confiance que vous avez en vous que vous allez affirmer votre propos et votre positionnement. Ce que je viens d’écrire, c’est dans le meilleur des cas, dans l’idéal. Dans la réalité, c’est un autre sujet.

Affirmation de soi – Une façon de communiquer

Quand je rencontre Evelyne pour la première fois, je trouve qu’elle a une façon de m’observer qui me fait m’interroger sur moi même. Ais-je une tâche sur ma chemise? Mes chaussures ne sont pas cirées? Alors que je n’ai dit que peu de choses, ais-je physiquement exprimé quelque chose qui fasse que cette dame d’une cinquantaine d’années soit circonspecte tant à mon propos personnel qu’à celui de mes compétences? Je ne sais pas. Quoiqu’il en soit, j’ai le sentiment que cette consultation ne va pas être facile.

Je me lance et expose à cette patiente les modalités thérapeutiques au sein de mon cabinet. Je mets un point d’honneur à ce que le cadre soit fixé dès la première consultation. En agissant de la sorte, personne n’est surpris par quoi que ce soit et tout est clair dès le départ. Parfois tellement clair qu’un jour, alors que je venais de terminer ma présentation, un patient s’est levé, m’a salué et a quitté le cabinet…

Je vois qu’elle m’écoute avec attention. Non, elle ne souhaite me poser aucune question. Non, elle n’a besoin d’aucune précision supplémentaire. Le tout dit d’une voix si douce qu’elle en est presque inaudible. Je lui demande donc quel est son problème. Le silence se fait. Evelyne rougit. Des larmes coulent. Je ne dis rien. Cela me désole toujours autant de voir un(e) patiente(e) pleurer. Evelyne s’excuse – comme si elle avait fait quelque chose de mal en pleurant -. Je lui rappelle que pleurer est humain et que j’ai – malheureusement – une certaine facilité à faire pleurer mes patients. Elle sourit, essuie ses larmes d’un discret revers de la main. Elle se mouche tout aussi discrètement et, contre toute attente, relève la tête et plante ses yeux dans les miens en les plissant légèrement. Comme si elle avait du mal à voir. J’ai l’impression qu’elle m’appelle au secours. C’est le cas.

« Je suis perdue. Je ne sais plus quoi faire. J’ai peur. Je suis angoissée tout le temps. Je n’en peux plus« . Un silence s’installe, Evelyne s’essuie de nouveau les yeux. Elle continue à exprimer son état émotionnel jusqu’au moment où je décide de l’interrompre. « De quoi avez vous peur?« . « De tout perdre si je ne fais pas ce qu’il faut » me répond elle. « Evelyne, si nous situions le contexte ».

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Angoisse – Anxiété – E Boutique

Evelyne semble battre le rappel de toutes les forces qui lui reste puis se lance. Elle m’explique qu’elle a été recrutée l’année précédente dans un cabinet conseil. Elle est l’assistante d’une consultante. Cet emploi fait suite à une longue période d’inactivité professionnelle. Ce que d’aucun appellerait une période de chômage.  Evelyne a décroché ce poste alors qu’elle n’y croyait pas dut tout. Elle était convaincue qu’encore une fois, elle ne serait pas recrutée. Mais, de puis qu’elle l’a été, son quotidien est peuplé d’angoisses et de crises d’angoisse ou, pour être plus exacte d’anxiété.

Dès le premier jour, cette consultante free lance intégrée à un pool (SCP pour les connaisseurs), a mis une pression persistante et grandissante sur Evelyne. Cette dernière a rapidement compris que son employeur est particulièrement exigeante, ne tolère aucune excuse ni explications quant à la non satisfaction d’objectifs. Rapidement, Evelyne pense s’adapter en satisfaisant les demandes de sa « patronne ». Cette femme ne remercie jamais sa collaboratrice, ne lui exprime pas non plus de reconnaissance mais sait par contre très bien la récriminer quand quelque chose ne va pas.

Je demande à Evelyne de me donner un exemple – le plus récent possible – au cours duquel elle a ressenti la peur, l’angoisse, dont elle me parle. A la simple évocation de cet exemple, ma patiente pleure de nouveau en me disant qu’en fait, devant une telle dictateure, elle n’arrive pas à s’affirmer. Je demande à Evelyne de me préciser ce qu’elle conçoit en matière d’affirmation de soi. Ma patiente rentre dans des explications qui, clairement, montrent qu’elle, l’employée, n’a de cesse de faire des comparaisons entre cette consultante et elle. L’autre est plus jeune, plus diplômée, plus compétente, plus ceci, plus cela. Et quand Evelyne ressent de la colère quant au comportement de son employeur, elle ne l’exprime pas. Et cela va de mal en pis parce qu’Evelyne a pu constater que cela allait s’aggravant. Plus Evelyne sait qu’il lui faudrait s’affirmer, moins elle l’envisage, plus elle souffre. « Un bourreau ne choisit jamais sa victime par hasard » dis-je à Evelyne.

Je demande à cette dernière si elle peut imaginer que l’autre a bien compris les difficultés de son employée à communiquer de façon claire et efficace. La réponse est affirmative. Evelyne comprend bien ce qu’il se passe mais elle a eu tant de mal à trouver ce poste qu’ à la seule idée d’exprimer ses limites, de dire NON !, elle craint de se retrouver au chômage (ce que cette consultante aura surement compris).

Evelyne ne sait donc pas communiquer ou, à défaut, a toutes les peines du monde à affirmer ses limites, à exprimer son désaccord. D’ailleurs, elle garde un souvenir pénible de la dernière fois où elle a exprimé son désaccord. C’était au cours d’une algarade avec son mari. Lequel, depuis, a quitté sa femme. Cette dernière m’explique qu’une fois de plus elle a rabroué son le père de ses 3 enfants parce qu’il ne faisait pas quelque chose qu’elle voulait qu’il fasse. Il en au eu marre – semble t’il pour la je ne sais quantième fois – et lui a annoncé qu’il la quittait. Ce qui fut dit fut fait.

Je demande à Evelyne de m’expliquer ce qu’elle dit précisément quand elle exprime son désaccord. Et là, je comprends quel est le problème. Evelyne dit des choses justes mais d’une telle façon qu’elle obtient l’inverse de ce qu’elle souhaite. Elle n’est pas écoutée, pas comprise et, de fait, obtient l’inverse de ce qu’elle souhaite.

Depuis l’épisode de son mari, depuis sa longue période de chômage et à plus forte raison,depuis qu’elle occupe ses fonctions d’assistante d’une consultante désagréable et péremptoire, cette dame est rongée d’angoisses. Elle sait qu’elle devrait s’affirmer mais elle est tellement convaincue que cela va mal se terminer, qu’elle n’ose plus ce qui lui colle des crises d’angoisses. Elle est victime d’angoisses matinales comme d’angoisses nocturnes. Elle a un sommeil perturbé, une alimentation qui l’est tout autant.

Evelyne est victime d’une sorte de stress post traumatique qui agit sur elle comme une espèce de sidération émotionnelle et l’empêche de communiquer de façon adaptée et, ainsi, d’avoir d’elle une meilleure image. Elle souffre d’une absence quasi totale de confiance en soi. Ce à propos e quoi je lui demande de m’expliquer comment elle peut envisager de communiquer de façon adaptée alors que personne ne lui a vraisemblablement jamais appris. Elle en convient tout en me précisant que les autres y arrivent, eux ! Je lui demande qui. Elle ne sait pas me répondre si ce n’est en exprimant un propos très généraliste qui en dit long sur sa peur du jugement des autres.

Comment s’affirmer

La plupart des personnes – des patients – que je rencontre et qui me parle de leurs angoisses à l’idée de s’affirmer m’opposent toujours que s’affirmer ce doit être naturel. C’est une question de tempérament paraît-il ! Et apprendre à changer c’est tellement dur voire impossible… C’est faux ! C’est une idée reçue.

J’avoue que j’ai longtemps cru qu’il était difficile de s’affirmer. A une époque de ma vie qui commence à dater, je redoutais tellement les conflits qu’à l’instar de la plupart des gens, j’évitais de dire non ou, à tout le moins, j’évitais de le faire de façon directe. Jusqu’au jour où j’appris et compris que c’était bien plus facile que je ne le croyais.

Ce que j’ai appris m’a permis d’en finir avec mes angoisses à un point tel qu’il y a quelques années quelqu’un auquel je m’opposais ma dit que j’étais une personne de conflit ! Je ne pouvais rêver meilleure consécration !

S’affirmer ou avoir peur de s’affirmer pose la question d’avoir peur d’être soi. Or, une telle éventualité est un facteur important de honte et de culpabilité. Exprimer votre désaccord c’est être fidèle à vous même. C’est donc affirmer votre confiance en vous et réduire votre peur à néant. Pour y  arriver, tout est question de stratégie.

Quand vous êtes en conflit avec quelqu’un, ou qu’une personne vous rabroue, ne répondez jamais tout de suite. Laissez la personne se vider de ses émotions à votre sujet. Quand la personne vous somme de vous expliquer ou vous demande de vous justifier, répondez par une question. Plus vous en saurez, plus la personne se videra grâce à vous et plus… votre agresseur deviendra… inoffensif ! Je n’invente rien. C’est précisément ce que pratiquent les négociateurs dans des conflits graves (ex: GIPN, GIGN).

Le bénéfice est triple. Un, il s’agit de gagner du temps et de comprendre les objectifs de la personne qui vous invective. Deux, c’est en posant des questions que vous saurez mieux vous placer pour éviter les coups et les réprimandes. Trois, grâce aux réponses formulées vous saurez précisément quoi répondre pour que l’autre passe à autre chose sans qu’il vous tienne rigueur de ce moment pénible. Voire, il pourra s’excuser de cette mésentente !

En ayant la certitude d’avoir été entendu et écouté, votre interlocuteur aura la certitude d’avoir été respecté et d’avoir affirmé son autorité. Or, vous, vous vous êtes contenté de mettre en place une stratégie qui va consister à donner à l’autre le sentiment qu’il s’est affirmé alors que vous… aussi. Comment?

Vous avez posé des questions, avez appris de votre interlocuteur. En posant des questions, vous avez montré votre intérêt à votre vis à vis. Vous lui avez donné de l’importance en lui exprimant que vous vous intéressiez à ce qu’il vous disait. Lui, vous répondant, vous a donné des renseignements sur ses attentes ce qui vous permet de prendre position, non par rapport à vous mais par rapport à lui. Ce que fait votre interlocuteur c’est qu’il vous donne les moyens de vous protéger d’une part et ce qui vous protège de vos propres angoisses puisque vous n’êtes pas focalisé sur elles !

Je pourrais vous donner tout un tas de techniques stratégiques pour ne plus avoir peur de vous affirmer et ainsi cultiver l’art d’être soi. Mais cet article serait tellement long que vous seriez las avant l’heure. Pour aujourd’hui, si cela vous intéresse d’en savoir plus, je vous informe qu’il n’est pas impossible qu’à la rentrée septembre 2013, je mette en place un Programme qui traitera de l’affirmation de soi et de la confiance en soi.

Le Programme SAFE® aura pour vocation de vous faire découvrir une stratégie issue de l’approche systémique de Palo Alto pour définitivement résoudre votre problème d’affirmation. Ainsi, grâce aux mêmes exercices que j’ai utilisé avec Evelyne, vous n’aurez plus peur de vous affirmer, plus peur de dire NON ! et retrouverez aisément confiance en vous.

Si cela vous intéresse, je vous invite à vous inscrire afin d’être prioritairement informé dès que je mettrais ce Programme  en ligne.

Je souhaite bénéficier d’informations sur le Programme SAFE ®

Affirmation de Soi – Confiance en soi


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