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Channel: Programme thérapeutique en ligne | Angoisse | Anxiété | Phobie | Toc | Frédéric Arminot Comportementaliste
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Peur de la foule – Agoraphobie

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Il est 15H. Je me sens en pleine forme alors que, habituellement, j’ai un « passage » plutôt difficile en début d’après-midi. Je viens de terminer une consultation thérapeutique et de raccompagner un patient. Je me sens d’autant mieux que cette personne et moi avons définitivement résolu un problèmes de ruminations qui handicapait la vie de ce monsieur. Il avait tout essayé, sans succès. Là, pour le coup, on avait frappé fort ! Plus de crise de panique, plus de stress toxique. Un vrai retour pérenne à la confiance en soi. Mon métier a parfois de ces satisfactions que j’aime à retenir.moment

Le cas de la personne suivante est pas mal non plus ! En termes de complexité, je vais être servi ! Dans quelques minutes, je vais recevoir une femme particulièrement dynamique mais qui, pour autant, et de façon assez surprenante, souffre d’agoraphobie.

Symptômes de la peur de la foule

Michèle a une cinquantaine d’années. Elle est voyante, médium me précise t’elle. Elle ne reçoit jamais ses consultants et ne travaille qu’à l’aide d’internet. Je ne vous cache pas être impressionné. Je reçois une femme assez autoritaire et qui ne s’en laisse pas compter. Elle m’informe être venue avec son chaperon, son mari. L’idée d’être seule à l’extérieur la terrifie et elle ne peut envisager cette épreuve comme bien d’autres qu’accompagnée.

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Je lui demande de me raconter la dernière fois où elle a été confrontée à sa peur de la foule. Cela tombe bien, le dernier exemple douloureux remonte à la veille. Elle souhaitait acheter des vêtements. Que ce soit dans un magasin de ville ou dans un centre commercial, le problème est le même me dit-elle. Va pour le centre commercial. A la seule idée de s’y rendre, Michèle est prise d’une angoisse croissante qui deviendra, in situ, une attaque de panique. Je lui demande de me préciser les symptômes de son agoraphobie.

  • Transpiration forte
  • Accélération du rythme cardiaque
  • Envie de vomir
  • Boule d’angoisse
  • Difficulté à respirer, à trouver son air
  • Oppression de la cage thoracique
  • Souffle court

Je répondrais bien à cette femme que les symptômes de sa peur de la foule sont assez classiques pour ne pas dire communs mais je sens chez elle une telle détermination que je ne m’aventure pas à émettre une telle considération. Je me contente d’accuser réception. A la suite de quoi, je lui demande ce qu’elle a fait pour trouver une solution à son problème.

Dans la voiture m’explique t’elle, elle essaie de retrouver son air.Se force à faire des exercices de respiration ce qui, elle le reconnaît, ne lui est pas d’une grande aide. Son mari attend patiemment à ses côtés. J’apprendrais plus tard qu’il ne s’aventure jamais à contraindre son épouse à sortir. Il a du avoir des expériences difficiles à ce propos. Je pense qu’il a du se faire engueuler de façon un peu verte… Elle finit par s’obliger à sortir de sortir de sa voiture pour y rentrer de nouveau à cause d’une crise d’angoisse naissante. Elle attend que cela se calme puis finit par me dire que, lasse d’attendre, elle se fait violence et sort de nouveau.

Michèle regarde brièvement autour d’elle. Hier, c’était mercredi. Le centre commercial est plein de monde. En plus, il fait beau. La sensation de chaleur l’oppresse et accentue ses symptômes d’étouffement. Son mari est là, silencieux. Il lui tend la main de façon bienveillante. Elle refuse cette aide et commence à monter les marches qui mènent à l’entrée principale. Les jambes de plus en plus lourdes, elle m’explique penser à ce qu’elle devra, ou pourra, faire si ses symptômes s’aggravaient. Elle échafaude des plans d’évitement tout en pensant à sa frustration si sa peur de la foule l’empêche de faire ses achats.

Elle sait très bien où se trouve les deux magasins dans lesquels elle souhaite se rendre. Problème supplémentaire, ils sont chacun à un point opposé du centre ce qui l’oblige à envisager de traverser, deux fois et dans les deux sen,s ce fichu centre puis une troisième pour rejoindre son auto. Un enfer !

Michèle arrive devant les portes coulissantes qui s’ouvrent devant elle. L’air frais la surprend telle une agression. Des gens rentrent, d’autres sortent. Michèle sent la colère la prendre car elle a honte de se retrouver dans une telle situation. Et de m’entreprendre quand à son incompréhension de  ce problème. Michèle m’explique que lorsqu’elle consulte, elle se sent en sécurité. Elle est chez elle, dans la pièce réservée à l’exercice de ses compétences médiumniques. Elle travaille de 11H à 21/22H. Elle reste donc enfermée près de 10 heures par jour, 6 jours sur 7. Elle travaille dans un appartement et a donc une vision assez fermée, en plus d’être hostile, du monde extérieur.

Revenons à la porte du centre commercial. Michèle est là, comme pétrifiée, son mari en léger retrait. Rien n’y fait. Elle a beau essayé de se convaincre, elle est comme sidérée. L’idée même de traverser le centre par trois fois la fait transpirer plus encore. Les gouttes sèchent aussi vite que l’air frais caresse son front. Elle fait un pas puis, de nouveau, se trouve bloquée du côté de l’entrée. Elle regarde les gens rentrer et sortir. Elle est d’autant plus furieuse de ne pouvoir dépasser son  agoraphobie qu’elle a l’impression de se donner en spectacle et craint, encore plus, que des gens la reconnaissent. Sa photo est clairement affichée sur son site internet et, effectivement, il est probable que des personnes qui la consultent soient dans ce haut lieu de la consommation ! Elle a peur du jugement des autres

Le temps passe et sa confiance en elle est de plus en plus éprouvée. La phobie dont elle est victime la handicape dans sa vie et n’est pas sans répercussions sur sa vie sociale, affective et sentimentale. Elle veut trouver une solution. Elle ne me le dit pas, elle me l’assène puis me met en demeure de l’aider. « Waouh », lui dis-je. « Je ne fais pas des miracles ». Je lui réponds avoir besoin de son aide. Comment? En m’expliquant comment elle fait pour résoudre son problème et comment elle fait depuis tout ce temps puisque cela fait des années que cela dure.

Traitement de l’agoraphobie – Comment soigner la peur de la foule

Le thème des tentatives de solution de Michèle est le contrôle. Elle n’accepte pas cette situation. Elle est une femme énergique et ne supporte pas de perdre le contrôle. Pour autant, il lui est de plus en plus difficile de maitriser une anxiété galopante. Je demande donc à Michèle quelle serait la plus petite des choses, et la première des choses, qui serait pour elle un indicateur de mieux être.

Elle me répond que ce serait de pouvoir arpenter les centres commerciaux sans être victime de crise de panique. Je lui oppose que je comprends bien son désir mais que par rapport à la gravité de ses symptômes d’anxiété cela me semble un peu trop ambitieux. Je vois bien que je l’agace mais elle fini par me dire que la plus petite chose signe d’une amélioration serait de rentrer dans un tel lieu sans avoir aussi peur.

Comment soigner l’agoraphobie grâce à l’hypnose

Je lui propose donc une solution. Mon idée, ou plutôt ma stratégie, c’est de jouer sur les paradoxes. C’est à dire de prescrire des symptômes d’angoisses, ou d’aggraver la névrose d’angoisse dont la peur de la foule est un symptôme.

Cela peut paraître très surprenant mais c’est en aggravant la situation perçue (stress perçu) que le cerveau arrive la plupart du temps à réguler son système de perception face à la conviction d’un danger plus fort. A cette fin, je prescris à Michèle des exercices issus de la thérapie comportementale (TCC). En effet, certains exercices issus de l’approche systémique de Palo Alto donnent d’excellents résultats pour soigner l’agoraphobie et plus spécifiquement ceux issus du langage hypnotique.

Attention. Il ne s’agit pas à proprement parler d’hypnose ericksonnienne telle que vous en avez peut-être déjà entendu parler. En l’espèce, cela relève plutôt de messages très spécifiques, adressés au cerveau dans certaines conditions et de certaines façons. Ainsi, cela vient perturber les modalités réactives émotionnelles, c’est ce que l’on appelle en thérapie comportementale générer de l’entropie , afin de retrouver l’ordre. Cela signifie générer du désordre pour retrouver l’équilibre, l’ordre.

En règle générale, pendant les 3 ou 4 premiers jours, le cerveau résiste. A ce moment, le patient a l’impression que ses symptômes s’aggravent. Si tel est le cas, c’est un signe très encourageant qui laisse penser que la solution est en chemin. En effet, devant un afflux massif d’informations toutes plus négatives les unes que les autres, le cerveau est confronté à un système – une mécanique – qui lui échappe parce que non seulement les symptômes s’aggravant mais, en plus, ils échappent au contrôle du cerveau lui même.

De fait, alors que le cerveau essaye de réguler son propre système en substituant aux informations externes (langage hypnotique) les informations qu’il maitrise, il se met dans une telle situation de détresse qu’il finit par réguler son propre système en limitant la portée des informations initiales.

Schématiquement, c’est comme si votre cerveau fonctionnait à 500 à l’heure initialement au lieu de 100. En ayant recours au langage hypnotique, vous ajoutez des informations qui font aller votre cerveau à 800 à l’heure. Alors, le cerveau essaie de ramener la vitesse à 500 alors que vous, vous avez l’impression que votre cerveau file à… 1000 à l’heure (importance de vos symptômes). De facto, devant le danger, le cerveau reprend la maitrise en neutralisant la totalité des informations – les symptômes – ce qui le ramène à… 100 ! Et là, tout redevient normal.

C’est exactement ce que je propose à ma patiente. Elle acquiesce et nous prenons congés non sans avoir fixé un nouveau rendez-vous. Michèle me posera un lapin. Je ne la reverrais pas ni n’en entendrais plus parler. C’est bien dommage pour elle mais je pense que, comme beaucoup de mes patients, l’agoraphobie avait pour elle un avantage que je n’ai pas eu le temps de découvrir. dans le cas contraire, nous aurions pu soigner la névrose d’angoisse de cette femme totalement et définitivement.

Je précise cela car l’agoraphobie ou peur de la foule, comme beaucoup de symptômes d’angoisses, sont issus de problèmes constitués dans l’enfance. Grâce à une TCC (thérapie cognitive et comportementale), il est très facile de neutraliser ce problème. D’ailleurs, si cela vous intéresse, c’est l’un des avantages du Programme ACE. Pour consulter le programme, suivez le lien ci-dessous:

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