C’est un problème dont j’ai eu la chance de ne jamais souffrir. Il m’est bien arrivé de me sentir légèrement angoissé à ce propos mais cette angoisse diffuse ne durait jamais. A tout le moins, je n’en n’ai jamais conçu un tel handicap au point que je sois incapable de prendre le volant, ou de me laisser conduire ou de monter sur ma moto.
Par contre, j’ai été trés étonné – les premiers temps de mes consultations thérapeutiques – de constater le nombre de personnes croissantes victimes d’angoisses en voiture. Beaucoup de personnes qui m’ont contacté au cabinet à propos de leur peur en voiture étaient toutes confrontées aux mêmes symptômes.
Qu’elles conduisent, ou soient passager – ou passagère -, la peur en voiture repose sur des symptômes bien plus compliqués qu’il n’y paraît. Conduire, ou être conduit, signifie non seulement se déplacer d’un point à un autre mais aussi s’investir dans ce déplacement.
Cela signifie qu’aucun déplacement n’est insignifiant. Chaque déplacement, en voiture, en, train, en avion, induit un changement, même provisoire, qui indique à la personne concernée de s’adapter au changement.
Il apparaît donc que la peur en avion, la peur en train, la peur en bateau, la peur à deux roues, relèvent d’une même problématique et d’un même mécanisme émotionnel.
Les objectifs à satisfaire, dans un contexte social, économique ou professionnel, peuvent être une cause de la peur en voiture laquelle se meut en angoisse en voiture à compter du moment ou confiance en soi et résistance au changement se télescopent.
Cet article a donc pour vocation de vous expliquer ces mécanismes d’une part, et comment traiter la peur en voiture ou s’assurer le meilleur traitement de l’angoisse de conduire d’autre part.
Symptômes de la peur en voiture
J’ai souvenir d’un monsieur d’une cinquantaine d’années. Homme très calme, très raisonné. Récemment, il a subi un triple pontage coronarien. Ce problème médical l’a invité à avoir une hygiène de vie encore plus fine que celle qu’il avait avant cette intervention chirurgicale. Il ne fume plus depuis des années. Cadre supérieur, il conduit depuis des années du fait de ses activités commerciales. Il encadre des commerciaux sur l’ensemble du territoire français.
Depuis quelque temps, il s’est rendu compte de son incapacité à conduire sur des grandes routes (départementale, nationale, autoroute). Il n’arrive à conduire qu’en ville. Il évite tous les grands axes routiers. Il me précise essayer d’éviter de rouler sur le périphérique parisien et préfère aller de ville en ville. cela accroît considérablement ses temps de déplacements mais c’est le seul comportement d’évitement qu’il ait pu trouver. Il me consulte car cela commence à lui poser de plus en plus de problèmes dans sa vie tant à titre personnel que professionnel.
Ses symptômes comportementaux sont les suivants:
- Peur projective à la seule idée de conduire
- Recule au maximum le moment où il va être contraint de conduire
- Réfléchi beaucoup à toutes les voies de circulation qu’il souhaite éviter par peur
- Est pré occupé en permanence par son problème d’angoisse en voiture
- Passe beaucoup de temps à chercher des solutions sans y parvenir
- Dépense beaucoup d’énergie pour s’éviter toute situation qui l’obligerait à se déplacer en voiture
Ses symptômes physiques
- Transpiration
- Mains moites
- Douleurs abdominales
- Accélération du rythme cardiaque
- Conduite parfois dangereuse (hyper tendu)
- Tensions et raideurs musculaires
- Douleurs musculaires
- Angoisses diffuses
- Peurs projectives
- Anxiété
Florilège de tentatives de solutions utilisées par les personnes souffrant d’anxiété en voiture
Il est particulièrement fréquent que ces problèmes d’angoisse de conduire se déplacent vers d’autres sujets comme les transports en commun. Dans une société industrielle comme la nôtre, les distances sont de plus en plus longues, en termes de distance comme en temps passé. Nous sommes devenus contraints de nous déplacer dans un véhicule dénommé véhicule terrestre à moteur. Faire sans, c’est s’exposer à des situations d’inconfort parfois importantes, ou à des pertes d’énergie et de temps toutes aussi conséquentes. Quand ce n’est pas s’exposer aussi à des situations de conflits avec des proches ou des collaboratrices ou collaborateurs.
Par exemple, pour éviter ce type de désagrément, mon patient essayaient de déléguer certains déplacements à d’autres. Il appréciait d’être conduit par une tierce personne. Malheureusement pour lui, ces personnes n’étaient pas toujours disponibles ou n’avaient pas toujours envie de conduire. Ce qui l’obligeait, ou à surseoir à son déplacement, ou à trouver une solution différente, ou à… prendre le volant.
Ce patient a bien souvent reconnu qu’à l’encontre de sa vision des choses, il lui était arrivé de manipuler certaines personnes pour ne pas conduire. Il s’en voulait beaucoup mais ne pouvait pas faire autrement. Alors qu’il était, et est toujours, un adulte responsable, honnête et scrupuleux, il était très triste d’en arriver à ce qu’il vivait comme des extrémités. En colère après lui, il se désolait aussi d’être incapable (dixit) de conduire ses petits enfants même sur de courtes distances.
A force d’explorer son problème, nous en sommes arrivés à découvrir des choses particulièrement intéressantes à propos de ce qui pouvait soutenir sa peur en voiture, sa peur de conduire.
Conduire. Une mission à fort taux de responsabilités
Quand vous conduisez, il est convenu que vous devez agir de façon responsable. Cela signifie que non seulement vous devez être responsable de votre conduite au sens où vous respectez le Code de la Route, de même qu’au sens où vous devez faire attention aux autres, gens et véhicules, dans un rayon de 360°.
Si vous êtes victime d’une certaine angoisse ou anxiété à l’idée de la responsabilité qui est la votre à chaque fois que vous prenez une décision, et à plus forte raison quand la vie des autres est en jeu, il est compréhensible que vous ayez peur à l’idée de conduire.
Pour preuve, j’en veux les réactions parfois très violentes qu’ont certains conducteurs au moindre petit accrochage ou à la moindre faute de conduite de l’autre. Car, souvenons nous: ce n’est jamais de sa faute à soi mais toujours de la faute de l’autre!
La peur d’être agressé et tenu pour responsable d’un tel évènement a de quoi angoisser préventivement quiconque aurait des angoisses au volant. De fait, être responsable d’un accident, même mineur, nécessite que l’on rende des comptes, que l’on soit comptable de l’évènement. Il est vain d’essayer de rassurer une personne qui a peur au volant quant à ce qu’un accident peut arriver à tout le monde et que ce n’est pas grave. Beaucoup de ces mêmes personnes ne peuvent pas assumer une telle responsabilité et l’envisage beaucoup trop douloureusement.
En ce qui concernait ce monsieur qui était venu me consulter, il semblait qu’un récent malaise au volant ait achevé d’inscrire ses angoisses en lui de façon violente. Il craignait d’avoir un malaise plus grave et, par conséquent, d’être responsable de blesser ou tuer un ou plusieurs automobilistes ou piétons. De même qu’il avait très peur, s’il était blessé ou tué, des conséquences que cela auraient pour sa famille.
Il avait donc toutes les raisons d’avoir peur de conduire. Sa peur de conduire reposait sur son désir d’agir de façon responsable tant vis de lui même que des autres et les membres de sa famille. Or, en ré agissant de la sorte, en ne pouvant conduire que fort peu, voire pas du tout, il mettait malgré tout les autres en danger. Ce monsieur faisait l’objet d’une double contrainte. Il était coincé de toutes parts et ne voyait bien évidemment pas comment trouver une solution à son angoisse de conduire.
La peur d’être conduit
Être conduit par d’autres que soi, et à plus forte raison quand l’on est soi même victime de la peur de conduire, nécessite un niveau de confiance en soi comme en l’autre particulièrement important. Or, comment voulez vous faire confiance à quelqu’un qui vous conduit alors que vous avez peur en voiture? Sacré dilemme!
Les personnes qui ont peur en voiture ont toutes les raisons d’avoir peur quand on sait qu’elles sont affectées des mêmes maux que ceux que j’explique dans le chapitre précédent. Cette peur d’être conduit a un lien avec l’angoisse de mort laquelle peut se traduire par une phobie des transports.
Les symptômes de la peur d’être en voiture conduit par une tierce personne sont en bien des points identiques à la peur de conduire. Si ces symptômes s’organisent ou s’expriment de façons parfois différentes, cela relève toujours de la peur de ne pas être parfait, de la peur de subir quelque chose dont on ne serait pas responsable, donc de la peur d’être une victime, ou de la peur du contraire: être responsable directement d’un accident et donc d’être… bourreau.
Dans tous les cas, la peur de la perte de maitrise de soi constitue un facteur aggravant de la peur en voiture. Et, une fois n’est pas coutume, nul n’est besoin de tenter de se sécuriser ou d’objectiver. Les personnes concernées sont confrontées à un double blocage.
Si elles conduisent et que les choses se passent mal elles devront assumer. Alors, elles essaient de ne pas conduire ou se forcent à conduire et en deviennent parfois dangereuses pour elle même comme pour les autres.
Si elles ne conduisent pas, elles se ferment la porte de la satisfaction de leurs objectifs ou, à tout le moins, en rendent la réalisation plus difficile voire douloureuse. Elles subiront d’autant plus un conflit intra psychique qu’elles seront victimes de honte et de culpabilité.
Dans les deux cas, ces personnes aspirent à être parfaites et responsables mais n’y arrivent pas. Comment agir en pareille situation.
Traitement de la peur de conduire – Traitement de la phobie des transports
Une certaine logique voudrait qu’en cas d’angoisses ou crise d’angoisse, qu’elles aient ou non un lien avec la phobie des transports, le premier réflexe soit de prendre des médicaments (anxiolytique) ou d’essayer de se raisonner.
Si vous me connaissez et avez lu certains des articles de ce Blog, vous aurez compris que je ne suis favorable ni à l’un ni à l’autre tout simplement parce que cela n’apportera aucune solution à votre problème. Au mieux, cela vous permettra d’apaiser vos symptômes d’angoisses mais, en aucun cas, cela ne va résoudre votre problème.
Pour commencer à traiter votre problème d’angoisse de conduire ou de peur en voiture, il est important de contextualiser le problème. C’est à dire d’en délimiter et d’en préciser tous les modes de fonctionnement. Je vous invite donc à répondre aux questions suivantes:
- En quoi est-ce un problème?
- Que faites vous quand vous y êtes confronté?
- Que puissiez vous craindre de pire si vous ne trouviez pas une solution à votre angoisse?
- Quelle est la plus petite et la toute première chose qui, si elle existait, pourrait vous permettre de commencer à avoir moins peur?
Je vous invite à m’adresser vos réponses par mail en vous connectant sur la page contact de ce blog. Il est évident que la plus stricte confidentialité sera respectée. Sur la foi des réponses que chacun d’entre vous me communiquera, je rédigerais un article en vous proposant des solutions.
Dans l’intervalle, je vous invite à vous inscrire pour recevoir 3 vidéos gratuites qui vous seront d’une grande aide pour résoudre votre problème d’angoisse de conduire, de peur en voiture ou, d’une façon plus générale, de phobie des transports. Pour vous inscrire, il vous suffit de compléter le document vert en dessous de cet article.
J’attends vos réponses avec impatience. Et n’oubliez pas. La solution est dans le problème.