Nous évoluons dans une société où la compétition règne en maitre(sse) et dans un système à qui nous devons apporter chaque jour la preuve que nous sommes le ou les meilleurs.
Meilleure compagne, meilleur compagnon, amant, maitresse, père, mère, enfant, soeur, frère, voisin, voisine, ami ou amie. Nous devons être meilleur en tout, nous devons performer ! Etre celui-ci ou celle-là pose bien sur la question de la remise en cause de soi permanente et, partant, la peur d’échouer et le désir, fort, de réussir.
Etre performant, cela signifie que vous menez une action à son terme et que la réussite de cette action est quantifiable ET qualifiable. Cela induit que le résultat obtenu sur la foi de vos efforts, réitérés, est à son paroxysme. Vous faites le meilleur, ce qu’il y a de mieux, vous êtes le meilleur. Grâce à votre talent, votre implication, vous obtenez un prix, un satisfecit, une… reconnaissance. Et c’est là que les problèmes commencent.
Sans doute vous souvenez vous de ce cycliste professionnel qui, il y a quelques années, s’était dopé… à l’insu de son plein gré (dixit). Que s’est-il passé? Nous pouvons imaginer qu’au regard des enjeux (remporter le Tour de France), ce sportif de haut niveau s’est fait aidé en utilisant des moyens classés au rang du dopage. Et pourquoi a t’il eu ce comportement? Toujours sur la foi des enjeux en cours, parce qu’il pouvait craindre manquer de ressources naturelles pour satisfaire son objectif. En conséquence de quoi, son anxiété de performance lui a fait adopter un comportement dont les résultats ont été inversement proportionnels à l’effet désiré.
L’effet désiré était de gagner. De réussir !Peut-être y est-il arrivé mais je n’en conserve aucun souvenir. Ce dont je me souviens par contre, ce sont des conséquences des choix de ce monsieur. Après avoir été porté au pinacle longtemps, il a été déclassé puis mis en examen, et enfin, condamné. Soit écrit en passant, rappelez vous de son déni à propos de son comportement. Globalement, il disait: « Je n’ai rien fait. C’est une pure affabulation de journaliste ». Puis, confronté aux preuves médicales: « Ce n’est pas de ma faute. On m’y a obligé ».
Il n’est pas impossible que ce sportif, devant la victoire qui risquait de lui échapper, avec toutes ses conséquentes tant personnelles que professionnelles, a été pris d’angoisse ou d’anxiété. Il aura donc réagi de sorte à dépasser son angoisse de performance ou son anxiété de performance. En ce qui me concerne, je pencherais plutôt pur de l’anxiété.
Maintenant, il conviendrait de préciser les différences entre l’angoisse de performance et l’anxiété de performance.
Définition de l’angoisse de performance
Depuis le temps que vous lisez ce Blog, à moins que vous soyez nouveau (auquel cas je vous souhaite la bienvenue), vous n’êtes pas sans savoir que l’angoisse est une peur projective. C’est à dire que l’on s’inquiète, que l’on a peur, à propos de quelque chose dont on ne sait rien.
Comme je l’ai précédemment expliqué, la performance consiste donc à réaliser un acte qui puisse être vécu ou interprété comme un exploit qui soit quantifiable et favorise la reconnaissance. Or, la peur de ne pas satisfaire un objectif, de façon ponctuelle ou répétée, peut générer une angoisse voire une crise d’angoisse. Cette émotion, ponctuelle ou chronique, peut elle même amener des comportements dits de renforcements. Cela signifie que la personne affectée par une crise d’angoisse issue d’une angoisse de performance – échouer par rapport à un objectif donné – va tenter de contrôler ses symptômes d’angoisse en s’imposant la réussite.
Comme je l’écris souvent dans ce Blog, ce renforcement issu du déni d’une réalité douloureuse, même passagère, peut accroître les symptômes de peur de ne pas réussir et ainsi, provoqué ce que l’on cherche justement à éviter.
Prenons le cas d’une angoisse de performance sexuelle. A la suite d’une panne sexuelle, elle même symptôme d’un manque de désir ou d’une fatigue plus ou moins importante, voire d’un stress associé à la performance – être un amant de qualité -, un homme peut être angoissé à l’idée de ne pas, de nouveau, avoir d’érection. Cette pensée, qui peut revêtir un caractère obsessionnel, est susceptible de susciter une peur chez celui qui veut performer et ainsi le plonger dans un doute qui entrave sa sexualité du moment et génère donc ce qu’il cherche à éviter: le manque d’érection et toutes ces conséquences tant pour l’intéressé que pour sa ou son partenaire.
Je pourrais décliner, ou appliquer, cet exemple à tous les domaines de la vie que je citais précédemment. Vie affective, vie sociale, vie économique, vie professionnelle. Ce qui, hier, pouvait être une angoisse ponctuelle peut devenir une anxiété de performance à compter du moment où la personne doute de façon croissante de ne pas être à la hauteur d’un évènement, ponctuel ou récurrent, dans un ou plusieurs domaines de sa vie.
Définition de l’anxiété de performance
L’anxiété est une émotion de peur qui s’est installée et qui existe à propos de tout ou partie des domaines de la vie d’un individu. Cela signifie que la personne pense et a peur de façon permanente de ne pas arriver à réaliser un ou plusieurs objectifs de sa vie. De fait, l’anxiété est la forme répétée, donc chronique, de l’angoisse, donc, de peur d’avoir peur.
Dans le chapitre précédent, je vous parlais de ces hommes qui craignent que leur virilité ne puisse s’exprimer de façon satisfaisante au cours d’un ou plusieurs rapports sexuels. Le fait qu’un homme soit confronté à une panne sexuelle est tout à fait normal. Il n’y a pas matière à en faire toute une histoire sauf à ce que l’intéressé trouve une forme de plaisir à se taper dessus à propos de son impuissance sexuelle du moment.
Souvenez vous des airs contrits de ces messieurs, assis au bord du lit, faisant plus ou moins la gueule et tentant d’expliquer combien ils sont désolés et ce d’autant plus que cela ne leur était jamais arrivé avant. Ces mêmes hommes peuvent avoir peur, sur la foi de la répétition d’une telle contrariété, que cela recommence. Ils vont donc essayer de se convaincre qu’ils n’ont pas de problèmes en ré agissant comme si ce n’était qu’un problème mineur ou en en imputant la responsabilité au partenaire. En agissant de la sorte, la personne cherche juste à se sécuriser en transférant la responsabilité de son problème sur un tiers.
La personne qui agit de la sorte sait cependant que c’est bien de son appendice sexuel dont il s’agit et pas de celui du voisin du dessus. En luttant contre son problème, en essayant de se convaincre de quelque chose dont elle n’est pas fondamentalement convaincue elle même, elle ne fait qu’enrichir son problème. De fait, cet homme a toutes les raisons d’avoir peur de se trouver confronté de nouveau à son impuissance. L’anxiété de performance s’installe et génère ainsi une impuissance sexuelle chronique qui renvoie de l’intéressé à lui même une mésestime conséquente et altère tout sentiment de confiance en soi.
Dans tous les cas, il est possible d’affirmer que cette anxiété de performance pose les bases de crise d’angoisse liée à un évènement ponctuel ou répété et à propos duquel la peur de ne pas réussir devient un frein à l’exploit (de quelque nature qu’il soit). J’en veux pour preuve, si nous restons dans le cadre de la la sexualité, les problèmes d’éjaculation précoce qui sont le symptôme d’une anxiété de performance.
L’excitation est à son comble. La personne n’arrive pas à gérer ses émotions, à reprendre le contrôle. A prendre son temps. Ce qu’elle redoute lui arrive. D’amant conquérant fantasmé, son anxiété la réduit au rôle d’amant sans envergure qui ne sait tenir son rôle viril, satisfaire sa ou son partenaire. De fait, l’amant se culpabilise, craint que cela recommence et, comme à chaque fois, tant qu’elle ne traitera pas son problème de façon efficace et durable, l’éjaculation précoce se renouvelera. Reste, en pareil cas, comme en tous les autres, à traiter l’anxiété de performance en tenant compte du contexte et de l’environnement de la personne intéressée.
Traitement de l’angoisse de performance – Comment traiter l’anxiété de performance
Bien sur, il existe différentes façons de traiter l’anxiété de performance. Les soins apportés à ce dysfonctionnement émotionnel relève, dans un premier temps, de la médecine générale. Les gens vont consulter leur médecin traitant et se voit prescrire des médicaments.
D’autres vont utiliser tous un tas d’outils comme le yoga, la respiration abdominale, le sport, ou la thérapie et, plus spécifiquement, la thérapie comportementale ou TCC. Ces dernière a l’insigne avantage de s’intéresser de façon exclusive au contexte du problème pour lui trouver une solution rapide. Grâce à des exercices thérapeutiques spécifiques, les troubles anxieux de performance trouvent des solutions simples et particulièrement efficaces. solutions rendues encore plus simples quad il s’agit d’angoisse de performance.
Cette angoisse, ou anxiété, ayant à voir avec ce qu’il est convenu d’appeler des stress perçus, d’aucuns apprendront à gérer leur stress grâce à des formations, à titre personnel ou professionnel. D’autres enfin, auront recours à l’homéopathie angoisse ou à tous un tas d’interventions thérapeutiques diverses en cas de symptômes physiques (ostéopathie, kinésithérapie – mal de dos, douleurs articulaires -) ou à des traitements plus ciblés médicalement en fonction de la diversité, de la fréquence et du handicap généré par leur problème d’angoisse ou d’anxiété.
Dans tous les cas essayez ne pas contrôler votre angoisse ou votre anxiété par vous même. J’insiste quant au fait que plus vous voudrez contrôler votre problème, moins vous serez dans le lâcher prise et pire cela sera. Essayez d’accepter votre anxiété pour ce qu’elle est. Plus vous vous mettrez la barre haut plus vous prenez le risque d’échouer. Allez-y doucement. Ne vous imposez que des choses que vous puissiez supporter. Enfin, n’oubliez jamais une chose. Plus que l’approbation des autres, c’est votre propre approbation qu’il est nécessaire que vous trouviez. Quand vous la trouvez, la reconnaissance des autres devient une valeur ajoutée qui, de fait, n’est pas l’essentiel. C’est un peu comme l’amour. Quand vous demandez à l’autre de vous aimer alors que vous ne vous aimez pas vous même en suffisance, vous vous mettez en danger. Si l’autre ne vous offre pas ce que vous recherchez, vous souffrirez de peur, d’angoisses et d’anxiété.
Soyez gentil et respectueux avec vous même. Ne vous en demandez pas trop et allez y doucement, un jour à la fois. Ainsi, vous vous épargnerez la souffrance liée à l’angoisse de performance et à l’anxiété de performance. En vous acceptant, vous serez au clair avec vos propres limites, vus pourrez agir de façon responsable et la vie vous sera… facile !