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Comment faire quand angoisse et crise d’angoisse font le lit de la culpabilité

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Très récemment, j’ai reçu un appel téléphonique d’un jeune homme. A la voix, il semble assez jeune et s’exprime de façon très claire à propos des symptômes d’angoisses dont il est victime. Il m’explique avoir tout essayé pour soigner ses angoisses et traiter ses crises d’angoisses. Il a consulté des psychologues, des psychanalystes, des psychiatres, des psychothérapeutes.

Il a essayé l’auto suggestion, l’hypno thérapie, l’EFT et je ne sais plus quoi d’autre encore. Il a consommé forces médicaments – neuroleptiques, anxiolytiques, anti dépresseurs – sans succès véritable et durable. En bref, ce jeune homme a essayé ce que la plupart de mes patients ou ce que la plupart des internautes m’expliquent tous les jours sans succès aucun. Ou si peu et si peu durables que c’est comme si rien ne devait fonctionner.

Sa vie sentimentale est un échec cuisant. Il semble que les compagnes avec lesquelles il a pu faire un bout de chemin se sont lassées ou que c’est lui qui ait rompu « pour leur rendre leur liberté » (sic) coupable qu’il se sentait d’abimer la relation à cause de crises d’angoisses répétées. Il en va de même avec son emploi. Il vient d’être licencié pour absences répétées au cours d’une période d’essai. Ce jeune homme n’arrive pas à garder un travail assez longtemps et cela n’est pas sans lui poser des problèmes tant au niveau de l’argent qu’à propos de la mésestime qu’il a de lui même devant son incapacité à gérer son problème.

Enfin, il m’explique combien il se sent coupable de ne pas arriver à éliminer son problème d’angoisse et de crise d’angoisse ou, à tout le moins, à le contrôler un minimum. Même s’il convient que son sentiment de culpabilité n’a rien de rationnel, il ne peut pas s’empêcher de se dire que toutes ses angoisses sont de sa faute, qu’il ne sait pas gérer ou qu’il s’y prend mal.

Je lui demande de m’expliquer quand et comment cela a commencé. Et c’est à partir de ce moment que je découvre, avec lui, des choses particulièrement intéressantes et qui nous éclaire quant à ce sentiment de culpabilité.

Quelle est la relation entre angoisses et culpabilité

Jules, c’est son prénom, me raconte qu’il y  a environ 4 ans, alors qu’il discutait avec un homme, il a soudainement été pris d’un sentiment de honte et de culpabilité. Il n’a aucun souvenir de ce dont ils parlaient, juste a t’il conservé en mémoire la vive émotion qu’il a ressenti à ce moment là. Parlaient ils de choses morales, d’évènements sociaux, d’argent? Il ne sait pas, il ne sait plus.

Par contre, ce qu’il sait notre Jules c’est que, depuis lors, à chaque fois qu’il est dans une relation avec quelqu’un, il est victime des mêmes symptômes d’angoisses: tremblements, transpiration, coeur qui s’accélère, mains moites, etc. Il a récemment consulté un psychiatre qui lui a prescrit des médicaments – encore ! – qu’il prend chaque soir. Ce même psychiatre lui a fortement conseillé d’arrêter de se faire du mauvais sang pour rien. Rien, c’est facile à dire quand l’on sait les conséquences qu’ont angoisses et crises d’angoisses dans la vie de ce jeune homme !

angoisse anxiété

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En premier lieu, Jules n’est pas victime d’angoisse à proprement parler. Il semble plutôt victime d’anxiété voire de phobie sociale ou d’anxiété sociale. En effet, il est important de penser au contexte des crises d’angoisses de Jules. Elles ont majoritairement lieu en présence de tierces personnes dans tous les environnements possibles. Au surplus, Jules redoute toute relation sociale à tel point que la seule idée de parler à quelqu’un, de vive voix, lui donne une crise d’angoisse.

Il a tout essayé ce jeune homme. Il parle de son problème avec une liberté certaine. Sa parole semble comme libre à propos de son problème mais il ne peut, pour autant, échapper à un fort sentiment de culpabilité en l’évoquant.

Quand je lui demande pourquoi il se sent coupable, Jules m’explique qu’il n’est bien évidemment pas le seul à souffrir d’angoisse ou encore d’anxiété. Mais, à son sens, alors qu’un nombre effarant de gens sont affectées des mêmes troubles anxieux que lui, les autres arrivent à s’en sortir et lui pas. C’est donc que lui, Jules, fait mal. C’est donc qu’il ne fait pas ce qu’il faut pour s’en sortir voire qu’il est complaisant avec lui même et se satisfait de sa propre douleur. Il va jusqu’à me dire que, peut être, il y trouve une certaine forme de plaisir dans la mesure où cela lui évite de prendre certains risques.

Explications intéressantes mais qui relèvent de la pure spéculation, de sa seule interprétation. De plus, ces explications très rationnelles et intellectualisantes ne sont que des explications et, si intéressantes qu’elles soient, elles ne lui apportent aucune solution.

Jules est convaincu que s’il se sent si coupable depuis son entretien avec quelqu’un il y a quelques années, c’est que lui et l’autre personne devaient évoquer es choses amorales, des choses mal. Dans le cas contraire, il ne devrait pas être aussi durablement affecté me dit-il. Pure spéculation lui réponds-je de nouveau. Et après, de vos explications on fait quoi pour contrôler angoisse ou crise d’angoisse? « Je ne sais pas » me répond t’il. Dont acte.

Jules est comme traumatisé par l’évènement auquel il a été confronté des années auparavant. Il passe son temps à se demander ce qu’il a bien pu se passer et s’en veut de ne pas trouver réponse. Il doit trouver insiste t’il. Et moi de deviser avec lui sur l’intérêt de se sentir coupable.

Quelque soit la culture dont nous sommes issus, il y a deux choses qui fondent nos personnalités. La notion du bien et du mal. Toutes et tous nous devons satisfaire à des codes de toutes natures, dans tous les domaines de nos vies respectives. Comme je le dis souvent, nous devons être comptables de nos moindres faits et gestes. Comptable, cela signifie que nous devons rendre compte de ce que nous faisons et disons d’une part, et nous avons obligation d’expliquer, pour ne pas écrire, nous justifier, de pourquoi nous avons fait ou dit ceci ou cela d’autre part.

Des codes régissent angoisse et culpabilité

Nous devons être à la hauteur de tout! Nous devons tout réussir. Nous devons bien faire. Celle ou celui qui failli à une telle injonction n’en sera pas quitte pour la honte et la culpabilité. La honte et la culpabilité sera le prix que vous devrez payer si vous faillissez à ce qui vous a été appris, inculqué, comme un devoir. Si vous échouez, lentement mais surement, la culpabilité vous envahira tel un poison allant parfois jusqu’à durablement vous handicaper dans votre vie.

Bien évidemment, si vous vous sentez coupable, vous risquez d’avoir peur de nouveau de mal faire ou dire. Exactement comme Jules qui, convaincu sans savoir pourquoi, pense qu’il a mal fait ou dit, ou pensé, quelque chose à un certain moment de sa vie et que la conversation qui l’a tant traumatisé avait fait écho à cela. C’est en cherchant encore et toujours le sujet de cette conversation, que Jules, s’auto génère des angoisses. Il se sent coupable de ne savoir répondre à cette fichue question au point qu’elle l’obsède. En cherchant des réponses, notre ami cherche à se sécuriser, à diminuer éventuellement le poids de sa culpabilité. Ce qui, bien sûr, ne lui épargne pas des ruminations incessantes qui, elles mêmes, enrichissent angoisses, crises d’angoisses et culpabilité.

Jules veut satisfaire des codes. Il veut être un homme bien. Comme tout le monde. Il veut comprendre pourquoi il lui arrive tout cela. Jules veut savoir. Mais Jules sait très bien que plus il cherche des réponses, plus il active son processus d’angoisse, plus il souffre, plus il se sent coupable. Jules est pris au piège. S’il ne fait rien, il n’est pas un homme responsable. Il sera traité comme un malade en plus de cultiver de lui même une mauvaise image en tant que malade. Il doit réussir comme les autres. Etre un homme bon, un gestionnaire de sa vie, un bon amant, un bon ami, un bon fils, un bon frère, un bon voisin, un être social, jovial, affable et ouvert. Mais, à force de devoirs, Jules n’arrive à rien et il est tout le contraire de ce que sa volonté déchaînée veut. Un peu comme s’il voulait à tous prix être pilote de ligne alors que les mathématiques et lui cela fait deux!

Jules s’obstine et refuse une réalité qui le dérange. Son aveu de culpabilité renforce son angoisse et fait le lit de ses crises d’angoisses. Jules est convaincu qu’il veut un changement dans sa vie. Je lui en ait proposé un de changement qu’il n’a toujours pas saisi à ce jour. L’homme est ainsi fait qu’il a besoin de toucher le fond de sa propre douleur pour, enfin, envisager, de changer. Cela signifie porter un autre regard sur lui même, sur sa souffrance et, plus sereinement, envisager de lâcher prise et se déculpabiliser.

Pas de changement sans désir de changement

Notre ami Jules a mal. Il se sent très coupable mais persiste à vouloir trouver des solutions par lui même. Il a bien compris que plus il fait cela en s’inscrivant dans une dimension responsable moins il trouvera de solutions, plus il sera angoissé et coupable. Il veut y arriver lui même. cela se comprend. Il veut enfin être fier de lui car, de lui même, par lui même, il aura trouvé une solution. En l’espèce, le poids sociétal est particulièrement lourd. Jules ne souhaite pas demander de l’aide plus qu’il ne le fait auprès de moi. Jules souffre mais n’est pas client d’une intervention. Malgré sa honte, malgré sa culpabilité, malgré ses angoisses, nonobstant des crises d’angoisses répétées, Jules ne veut pas lâcher prise. Il souffre mais veut continuer à trouver des solutions que, par ailleurs, il refuse quand on les lui propose.

Je lui ai proposé d’utiliser le Programme ACE que j’ai mise au point et qui donne d’excellents résultats. Je lui ai proposé de regarder les vidéos grâce à la E Boutique. Il m’a mollement répondu par l’affirmative tout en laissant entendre qu’il allait continuer à chercher, pour ne pas écrire qu’il envisageait de continuer à errer sur le web. Ce sera sans moi!

Je ne peux rien pour Jules qu’il ne veuille pour lui même

angoisse anxiété

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