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Channel: Programme thérapeutique en ligne | Angoisse | Anxiété | Phobie | Toc | Frédéric Arminot Comportementaliste
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Les angoisses sont-elles un facteur de dépression

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Inutile de vous faire attendre, la réponse à cette question est « OUI ». Oui, les angoisses sont un facteur de dépression.

Dans cet article, je vais essayer de préciser ce qu’est une dépression et le lien qui existe entre les angoisses et la dépression comme entre l’anxiété et la dépression.

Définition de la dépression

Qui parle de dépression, parle d’affaissement. Quand les professionnels de la météo parlent de dépression, ils évoquent un affaissement, un déséquilibre entre différents facteurs naturels. A titre de précision, l’aggravation du déséquilibre des ces multiples facteurs peut générer un cyclone.

La dépression, ou état dépressif, procède des mêmes phénomènes. Quand quelqu’un souffre de dépression, cette personne n’est plus en état émotionnel et ou physique de contrôler les facteurs régissant son équilibre psychique.

Qu’est-ce qu’un état dépressif

Nous pouvons considérer qu’il existe trois niveaux de dépression :

  • La dépression légère
  • La dépression moyenne
  • La dépression grave

Chaque niveau de dépression ou état dépressif pose les symptômes de la gravité de la dépression.

La dépression légère

En cas de dépression légère, on envisage qu’une personne est impactée par un évènement soudain voire inattendu qu’elle ne peut dépasser. Cette personne souffre d’une incapacité à dépasser l’évènement, lequel peut constituer un traumatisme de plus ou forte intensité. En ce cas, il est possible de parler de déprime et non nécessairement de dépression.

Face à cet événement, la personne – pour une durée limitée – peut ne ressentir plus aucun désir à l’égard de ce qui, hier lui en procurait. La dépression met à mal toutes les ressources psychiques voire physiques d’un individu au point de ne plus pouvoir lui donner la force d’exécuter la moindre tâche, habituelle ou non. Que cette tâche ou son accomplissement procure sentiment de plaisir, de bien être ou de sécurité. A ce moment, tout est difficile, tout est objet d’efforts qui, en temps habituel peuvent paraître simples, mais qui, en ce temps de dépression, sont insurmontables.

Quand on parle de dépression on parle aussi d’abattement. Non seulement la personne ne ressent plus aucun désir, de façon ponctuelle ou continue, mais elle en ressent d’autant moins qu’elle est victime d’un abattement émotionnel. Et, bien sûr, cette même personne ne ressent aucun plaisir ou cette notion même lui semble tellement lointaine que cela participe à aggraver les symptômes dépressifs.

La dépression moyenne

Cela signifie que la personne concernée est abattue, ne ressent aucun désir particulier, ne se sent pas nécessairement concernée par ce qui pourrait susciter son intérêt. La différence avec une dépression légère tient dans la durée et l’intensité des symptômes, de leurs conséquences sur le quotidien de l’intéressé.

Le plus souvent, les victimes de dépression essaient de puiser dans ce qui leur reste de ressources pour essayer d’aller mieux. Une thérapie adaptée comme la TCC peut aider ces personnes à ne plus souffrir. Très souvent, le corps médical prescrit des sérotoninergiques lesquels vont agir sur la recapture de sérotonine et de dopamine (ex: Prozac). Ce type de traitement peut favoriser un ré équilibre de la psyché. Le problème réside dans la dépendance à ces médicaments et dans le fait que s’ils contrôlent les symptômes ils n’apportent aucune solution pérenne au problème de la dépression.

La dépression grave

La personne n’est plus affectée par rien. Elle ne ressent rien ni n’est intéressée par rien. Victime d’un symptôme amotivationnel, plus rien de ce qui la concerne ne l’intéresse. Empreinte de tristesse voire, dans les cas les plus graves, de mélancolie, la personne dépressive est convaincue qui rien ni personne ne pourra plus la sortir de cet état. En pareille situation, le traitement de la dépression est beaucoup lourd et long en termes médicamenteux.

La dépression est non seulement constitutif d’un état émotionnel affecté par un ou plusieurs évènements subis que la victime n’arrive ni à intégrer – à accepter – ni à dépasser. La personne dépressive est confrontée à un état de transition qui ne lui permet pas d’accepter le passé (l’événement) et de s’investir dans la vie au sens du présent comme de l’avenir (processus d’action). Elle est donc « coincée » entre deux états comme si elle avait une attache aux pieds qui l’empêche de progresser.

Un état dépressif peut être la suite logique d’une succession d’angoisses ou de crises d’angoisses non dépassées. Le plus souvent, les personnes victimes d’angoisse ou d’anxiété essaient de contrôler leurs émotions.

Cette nécessité de contrôler les angoisses relèvent, parfois, d’une obsession narcissique (névrose d’angoisse) qui consiste à s’enjoindre à soi même de garder bonne figure face à l’événement pour s’éviter la peur d’être jugé, ou pour éviter de ressentir honte et culpabilité.

Il est certain qu’à force de s’épuiser à contrôler l’incontrôlable, vous pouvez ressentir des moments d’abattement ou d’épuisement. Cette dépression, quand elle a pour facteur déclenchant une succession d’angoisses, est susceptible d’enclencher de la tristesse puis un abattement que vous pouvez avoir peur d’avoir peur.

A force de batailles perdues, à force d’épuisement, vous pouvez voir certains domaines de votre vie affectés par vos angoisses comme par l’amorce d’une dépression. Vos angoisses peuvent alors céder le pas à de l’anxiété. C’est à dire à une peur constante à propos d’un sujet particulier de votre vie (affectif, sentimental, professionnel, économique, etc.). Cette anxiété se meut en anxiété généralisée à partir du moment ou la plupart si ce ne sont tous les domaine de votre vie sont affectés.

Dépression et angoisses – Un problème narcissique ?

La dépression donne donc le sentiment de quelque chose d’irréversible, de quelque chose que l‘on a pas su ou pas pu contrôler. Très souvent, les personnes affectées par une dépression ont d’elles, et expriment à leur sujet, une image profondément dévalorisée. Cette mésestime de soi, si elle n’est pas prise en charge, ce qui est le plus souvent le cas, va aller augmentant. Elle s’aggravera d’autant plus que, plus le temps passera, moins la personne saura utiliser ses ressources personnelles pour retrouver confiance en soi.

Partant, les angoisses perdureront voire s’aggraveront. Par extension, les facteurs de dépression et ses symptômes iront grandissants tout en se cristallisant de plus en plus.

Existe-t-il des personnes plus sensibles au tandem angoisses-dépression

Tout au long de ma pratique, j’ai maintes fois constaté que les personnes victimes de dépression souffraient d’une mésestime d’elles mêmes particulièrement importante. Une grande partie de ces personnes, dans leur enfance, avaient souffert d’une construction fragile de leur personnalité où leur narcissisme – leur image d’elle même – avait été mise à rude épreuve. Pour de multiples raisons, principalement liées à leur environnement affectif, donc familial, elles n’avaient pu avoir d’elle une estime suffisante, ce qui avait durablement affecté leur confiance en eux même.

Empêchées par un environnement affectif insuffisamment stimulant, les personnes victimes d’angoisse, voire de crise d’angoisse, de crise de panique ou d’anxiété, ont cultivé, malgré elles, la peur de ne pas y arriver d’une part, et la certitude qu’elles n’y arriveront pas d’autre part.

J’ai souvenir d’une patiente – laquelle va bien aujourd’hui, merci pour elle – fortement angoissée quand je la rencontre pour sa première consultation thérapeutique. Elle manque cruellement de confiance en elle, a tout le temps peur de mal faire et s’inquiète en permanence de ce que les gens peuvent penser ou dire d’elle.

Elle s’oblige à contrôler ses émotions d’angoisses, avec le résultat que vous imaginez sans peine. Elle passe son temps à essayer de contrôler sa peur de ne pouvoir contrôler ses angoisses de peur que les autres les voient. Ce qui fini par arriver et par lui être… reproché, ce qui l’anéantit un peu plus chaque fois.

Très rapidement, au cours de cette 1ère consultation, il apparaît que, depuis toujours, elle se sent comme une enfant dans un corps d’adulte. Ses réactions sont effectivement infantiles, au sens respectueux du terme, dans la mesure où sa psyché est celle d’une petite fille qui, tout au long de son enfance aura entendu ses proches lui jeter au visage : « Tu es chiante ; tu nous emmerdes ! ».

Cette jeune femme est affectée depuis toujours d’une dépression chronique conséquences d’angoisses contextuelles. Pour autant, elle a continué à vivre, essayant de construire sa vie conformément à ses désirs tout en étant à la fois insatisfaite des résultats obtenus mais aussi en passant son temps à contrôler ses peurs. En bref, elle ne vit rien de ce qui lui plairait vraiment car elle n’a de cesse de s’appliquer à éviter et ses peurs et… le jugement des autres.

Chemin thérapeutique faisant, elle se rend compte qu’elle ne risquait pas de savoir faire quelque chose qu’on ne lui avait jamais appris. Son narcissisme ne pouvait que s’en trouver fragilisé puisqu’elle n’avait pu construire les bases même de son autonomie, son âge adulte, puisqu’elle n’avait pas bénéficié d’un amour inconditionnel à la hauteur de son besoin.

Non pas que sa famille ne l’ait pas aimé mais peut être que trop occupée ailleurs, cette famille n’avait pas pris la mesure du besoin de cette enfant ni pris le temps de s’en préoccuper.

D’angoisses en crises d’angoisses, lesquelles ont laissé place à de l’anxiété, cette jeune femme ne se trouvait bien qu’enfermée chez elle. Malgré ses dénégations, elle finit par  convenir que ce qui l’inquiétait le plus était de ne pas trouver de solutions, de ne pas pouvoir envisager de façon sereine une vie affective, sentimentale, sociale et familiale conformes à ses désirs de vie. Les années passaient sans que le problème d’angoisse ne se résolve. Il a passé, s’est installé puis s’est trouvé la pire des compagnes : la dépression.

Quel traitement envisager quand la dépression et les angoisses sont associées

Quand cette jeune patiente et moi avons abordé son problème d’association d’angoisses facteures de dépression, la question liée à la façon de traiter ce problème a bien évidemment émergé. Quelle stratégie thérapeutique pourrait-être la plus adaptée? Devons nous prendre chaque problème séparément ou ensemble et avec quels objectifs.

C’est ma patiente qui a décidé de la façon d’intervenir. Nous avons conjointement abordé et les angoisses et la dépression conséquences de ses angoisses. Nous avons commencé de façon simple, grâce à des exercices à l’identique de ceux utilisés dans le Programme ACE. Au terme de la troisième séance, cette jeune femme avait résolu son problème d’angoisses.

Dans l’intervalle, nous nous sommes occupés de son problème de dépression, tout en construisant une stratégie qui favorise la ré émergence de ressources naturelles puis d’autres que nous avons co construites de sorte à ce que confiance en soi, estime de soi et bien être fassent leur apparition.

Dans un troisième et dernier temps, nous avons consolidé les solutions tout en convenant de nous revoir un an après. Nous avions convenu qu’en cas de besoin, cette jeune patiente pouvait me contacter. Cela remonte à 8 mois et je n’ai aucune nouvelle d’elle.

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles!

Pour prendre connaissance de la méthode que j’ai utilisé pour aider cette jeune femme, je vous invite à lire l’article:

 » Les angoisses – Découvrez le Programme ACE pour traiter les angoisses et l’anxiété« 

Comme beaucoup d’entre vous le font déjà, communiquez vos questions et vos commentaires. J’y répondrais avec plaisir.


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